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A MINIMA AD MAXIMA. La collection d'empreintes et l'ensemble de pierres précieuses et de médailles gravées de l'Ancien Atelier de Monnaies de Lucca

Publié 22/10/2024

Le volume présente un mélange complexe de l'histoire artistique italienne et française, née dans le cadre glorieux du Grand Tour et encore en vogue à l'époque napoléonienne, à la suite de l'histoire d'une usine de Lucques en Italie, récemment découverte et inédite, spécialisée dans l'art raffiné. de réaliser des empreintes tirées de pierres précieuses gravées, de camées, de médailles et de petits bas-reliefs. Ces effigies, facilement transportables et totalement fidèles au style de l'objet antique d'origine, comprennent des portraits de personnages illustres et des scènes mythologiques, et sont devenues une source inestimable d'enseignement moral et d'inspiration artistique entre les XVIIIe et XIXe siècles. La mode, répandue à cette époque, de collectionner et d'étudier ces petits moulages reflète pleinement une nouvelle attitude culturelle visant l'étude exacte des vestiges antiques, au nom de l'utilité et de la beauté. La production raffinée de cette manufacture toscane, en grande partie conservée au Musée de l'Ancienne Monnaie de Lucques, est étudiée dans ses protagonistes, dans ses événements familiaux et commerciaux, et en particulier dans les procédures techniques complexes et dans les matériaux très fins utilisés. Ce qui rend cette recherche encore plus précieuse, c'est la présence, comme en filigrane, des sources anciennes, examinées en détail par rapport aux objets catalogués et aux "différentes manières de faire des impressions".

La découverte du laboratoire, resté intact au fil du temps au sein de l'ancienne propriété appartenant à cette entreprise familiale éclectique, située dans la région de Lucques, s'est révélée être un trésor de précieux témoignages et a apporté un nouvel éclairage sur les procédures techniques, qui avaient tant jusqu'à présent peu étudié.De l'extraordinaire collection de Lucques, qui constitue une anthologie universelle inestimable de milliers de modèles se rapportant à cette vaste production artistique d'envergure continentale, à la fois figurative et ornementale, datant de l'Antiquité classique au XIXe siècle, une riche sélection raisonnée est présenté, illustré par un riche appareil photographique. D'après les témoignages recueillis, il s'agit du répertoire le plus vaste de l'époque : glyptiques anciennes et modernes, plaques Renaissance à sujets sacrés et profanes, frises aux représentations historiques, mythologiques et ornementales, plaques figurées, reliquaires, monnaies, médaillons et médailles, dont les toute l’« Historia Metallica » napoléonienne.

A noter que dans l'histoire de la manufacture, réputée dans le milieu artistique parisien, peuvent également figurer des commandes prestigieuses émanant du Cabinet des médailles de Paris. Mais ce qui ressort dans cette même collection, par son état de conservation exceptionnel, par son exhaustivité et par la grande beauté et imagination des représentations, c'est l'ensemble des empreintes tirées d'une sélection de pierres précieuses gravées, qui faisaient autrefois partie du légendaire et prestigieuse collection du prince polonais Stanislas Poniatowski (1754-1833), dont l'histoire complexe est analysée et qualifiée de « faux vrai » ; sans aucun doute l’un des cas de contrefaçon planifiée les plus fascinants et les plus surprenants de l’histoire des collections. Les protagonistes incontestés de cette exposition sont donc le mythe, l'art de la composition et le style entre classique, néoclassique et « invention » : retraçant les principaux mythes de l'Antiquité gréco-romaine, à travers ces scènes captivantes d'amour, de métamorphose, de lutte, de mort et d'outre-tombe, ces sujets sont accompagnés des vers des auteurs anciens et de la recherche iconographique des modèles d'inspiration.


Quelques extraits du livre